Le Président et Vice-Président de la ffgolf expriment leur préoccupation quant à la situation économique fragile de certains golfs et appellent à la solidarité de tous.
Chère Golfeuse, Cher Golfeur,
En ces temps troublés, nous souhaitons vous adresser un message de réconfort à l’heure où nous pouvons désormais envisager l’avenir avec espoir. La crise sanitaire a frappé durement nombre d’entre vous ; nos clubs ont été aussi fortement impactés, mais, chacun a pu mesurer les vertus de la pratique d’un sport de plein air dans un cadre naturel souvent exceptionnel.
Nous désirons que la réouverture de vos clubs soit pour vous tous le démarrage d’une nouvelle saison alors que d’autres activités sportives restent encore interdites. Dans cette perspective, certains d’entre vous s’interrogent sur les pratiques de compensation adoptées, ou non, par quelques golfs vis-à-vis de leurs abonnés ou membres. Il n’appartient pas à la ffgolf de s’immiscer dans la gestion des golfs. Ses statuts lui interdisent d’ailleurs de prendre position sur celle-ci.
En revanche, la défense de la filière, et d’un modèle économique qui doit garantir la pérennité des golfs, est au cœur de sa mission de développement. La ffgolf s’est battue aux côtés de tous les autres acteurs de la filière dans le but de permettre la réouverture rapide des parcours mais aussi afin d’obtenir du Gouvernement des mesures d’aide. Ce combat a permis d’atténuer l'impact de la crise pour nos clubs. Néanmoins, ils restent confrontés au financement d’investissements lourds et récurrents. Les charges de fonctionnement sont majoritairement indépendantes de la fréquentation des parcours. Les aides mises en place pendant le confinement ont permis d’alléger les coûts de personnel mais elles n’ont que partiellement compensé les pertes de revenus des visiteurs, les charges locatives et celles liées au maintien de l’entretien des parcours. En moyenne, avant le second confinement, les golfs français avaient déjà perdu 16% de leur chiffre d’affaire par rapport à 2019, selon l’étude d’impact économique à laquelle plus de 540 clubs ont répondu. Ce constat sur l’équilibre fragile de la filière est relayé par les deux syndicats des golfs français, le GEGF et le GFGA.
Alors que de nombreux clubs s’apprêtent à lancer leurs campagnes de réabonnement ou appels à cotisations, nous partageons leur préoccupation et soutenons l’appel qui est fait à la solidarité de tous. Être abonné ou membre dans un club vous permet d’y jouer aussi souvent que vous le souhaitez, sans compter. Jouer tous les lundi avec vos amis, juste faire 3 trous tard le soir de temps en temps en famille ou 36 dans une journée. En choisissant d’adhérer à l’année, vous vous engagez dans la durée. En contrepartie vous jouez en illimité, contrairement à une pratique au green-fee. Cette liberté de jeu est un bénéfice réel que vous devez évaluer. S’y ajoutent souvent l'animation sportive et d’autres nombreux avantages liés à une vie de club.
Cette année, vos abonnements ont joué le rôle « d’amortisseur de la crise » pour beaucoup de golfs. Ils sont d’ailleurs nombreux à vous avoir remerciés de votre soutien et à avoir pris en compte votre frustration parfaitement compréhensible de ne pas avoir pu jouer autant que vous l’auriez souhaité. Ces gestes attestent de votre importance pour les golfs et de leur capacité à prendre en compte les situations particulières.
Des demandes de remboursements systématiques des périodes de fermeture reviendraient à modifier l’équilibre financier des golfs et mettraient en péril la pérennité de nombreux clubs. La totalité en sortirait fragilisée, mettant en risque l’entretien des parcours, les effectifs salariés, les conditions d’accès à la pratique et la diversité de l’offre golfique en France. N’oublions jamais que contrairement à de nombreuses autres activités sportives, pour lesquelles les collectivités couvrent l’essentiel des charges, en golf, ce sont les joueurs qui financent les coûts d’entretien et de fonctionnement des équipements. Par ailleurs le modèle d’exploitation de beaucoup de clubs repose pour une part non négligeable sur les recettes de restauration, de bar, du pro-shop et d’activités d’enseignement ou événementielles. Or, ces activités ont été encore plus durement impactées que les activités strictement « golfiques ».
Dans une période où vous mesurez l’importance et le plaisir procuré par une activité de plein air, cela irait à l’encontre de l’intérêt des golfeurs, de votre intérêt !
Vous avez besoin de clubs en bonne santé pour pratiquer. Vos golfs ont aujourd’hui besoin de votre solidarité et de votre fidélité.
Très cordialement,
Jean-Lou Charon Pascal Grizot
Président Vice-Président