1944 : la mort de Jacques Petit Le Roy

Jacques Petit Le Roy, membre de la Résistance, est abattu par les Allemands à Chevilly-Larue la veille de la libération de Paris. Il avait 28 ans.
Né à Paris le 28 avril 1916, il est membre du Golf de Saint-Cloud dès 1924. À 22 ans il affichait un handicap de 4, ce qui le classait, à l'époque, parmi les meilleurs joueurs français. Il remporte avec l'équipe de Saint-Cloud la Gounouilhou en 1937 (championnat de France par équipes) et est deux fois membre de l'Équipe de France cette même année.
Le grand Prix de Saint-Cloud, baptisé « Trophée Jacques Petit Le Roy »,  rend ainsi hommage au sacrifice de l’homme et au golfeur qui défendait avec panache les couleurs du club. 
Monsieur Marc Ellenberger, archiviste documentaliste à la Mairie de Chevilly-Larue, ville où a été abattu Jacques Petit Le Roy, a autorisé notre club à publier l'état de ses recherches sur les circonstances dramatiques de sa mort
« Sa famille ignorait qu'il participait à la Résistance. Il est lieutenant F.F.I.

Le 24 août 1944, Jacques Chaban-Delmas l'envoie, comme émissaire, rencontrer le général Leclerc à Antony pour lui signaler l'urgence de libérer Paris en lui faisant le point sur la situation. Jacques Petit Le Roy part de Paris en vélo, mais préfère finir le trajet à pied. Il cache son vélo, semble-t-il, chez les Pères de la Congrégation du Saint Esprit, au séminaire des missions au centre de Chevilly- Larue Il rejoint Leclerc et remplit sa mission d'information. Devant la menace de destruction de Paris, Leclerc lui remet un ultimatum pour le commandant allemand de Paris, Von Choltitz, l'avertissant qu'il aurait à répondre personnelle- ment des dommages causés à la capitale.

Jacques Petit Le Roy repart vers Paris à bord d'un véhicule militaire de la 2e D.B., avec deux militaires volontaires: un conducteur et un mitrailleur. Pour éviter la RN 20, Fresnes et la RN 7 où se trouvent encore des troupes allemandes, le véhicule passe par Rungis, où un civil (ayant habité quelques années avant à Chevilly-Larue) est embarqué pour servir de guide, et par les lotissements à l'est de la commune de Chevilly-Larue. Il semble que ce soit pour récupérer le vélo de Jacques Petit Le Roy que le véhicule se dirige vers le centre ville. Le véhicule essuie le tir de quelques soldats allemands en débandade, sortant d'un café. Le mitrailleur et Petit Le Roy ripostent, mais ils sont tués tous les deux, ainsi qu'un soldat allemand. Le civil et le conducteur, cachés le premier dans le fossé et le second dans le café, en réchappent et pourront témoigner de ce qu'il s'est passé. Les Allemands s'enfuient avec le véhicule, après avoir pris sur le cadavre de Jacques Petit Le Roy l'ultimatum, qui sera finalement bien transmis à Von Choltitz, contrairement à ce qu'ont cru bien des personnes (y compris Jacques Chaban- Delmas). Le conducteur est récupéré un peu plus tard par un véhicule militaire de la 2e D.B., de passage, tandis que le civil se cache ensuite pour la nuit chez des connaissances, avant de rentrer chez lui à Rungis.

Le 26 août 1944, une cérémonie a lieu à Chevilly-Larue pour rendre hommage à Jacques Petit Le Roy et au mitrailleur de la 2e D.B., tué à ses côtés, l'adjudant-chef Augustin Dericbourg (dont les noms seront donnés le 1er octobre 1944 aux deux rues où ils ont été tués). Le corps de Jacques Petit Le Roy est ensuite transporté à Paris, où ses funérailles auront lieu en l'église Saint- Honoré d'Eylau, en présence de Jacques Chaban-Delmas.
Les circonstances et la date d'entrée dans la Résistance de Jacques Petit Le Roy ne sont pas connues. "

Marc Ellenberger